Peut-on se passer des GAFAM ?

Les 5 plus grandes entreprises du net appelées par facilité GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, tous américains) sont devenues grâce à leurs services innovants et, avouons-le, très pratiques, omniprésentes dans notre vie numérique et donc dans notre vie tout court. Nous leur avons confié tous nos usages personnels et professionnels. Pourquoi ?

Reconnaissons-le, leurs solutions sont bien conçues, performantes, faciles à utiliser et très souvent gratuites. Alors, pourquoi se plaindre ? Parce que nous sommes de plus en plus mal à l’aise avec le prix à payer, car il y en a bien un : leur confier une grande quantité de ses données personnelles qui serviront entre autres à nous envoyer de la publicité ciblée.

Peut-on se passer des GAFAM ? Même l’État s’est penché sur le problème. La réponse est oui. Des solutions alternatives existent qui ne manqueront pas de bouleverser nos habitudes mais peuvent nous apporter plus de liberté. Et si nous faisons le choix de continuer à travailler avec ces mastodontes, certains réglages nous rendront moins dépendants.

Face au manque de culture du logiciel libre, des sociétés de services en logiciels libres, appelées aujourd’hui entreprises du numérique libre, proposent d’accompagner les entreprises dans leur transition numérique. La filière est structurée par le CNLL qui fédère 13 clusters régionaux, pour un total de plus de 400 entreprises. Ces sociétés, dont le modèle économique ne repose pas sur la vente de logiciels comme le font les GAFAM, proposent un accompagnement sur les principaux outils de gestion nécessaires à une PME.

Pour dégoogliser Internet

Une communauté de “rebelles“ regroupés en association s’est donné pour mission de proposer des solutions digitales libres et respectueuses. La liste des logiciels disponibles est déjà longue et mérite une visite sur le site de framasoft

Pour ses e-mails

Nous sommes nombreux à utiliser la messagerie gratuite gmail, ce qui ne manque pas de nous exposer à des publicités personnalisées en fonction de nos centres d’intérêt et de notre localisation.

Propositions alternatives :

Mail Lilo (français)
Mailfence (belge)
ProtonMail (suisse)
Newmanity (français)
Tutanota (allemand)

Pour naviguer sur Internet

Par facilité, nous sommes nombreux à passer par Chrome pour aller sur Internet. D’autres navigateurs collectent moins vos données personnelles :

Firefox
Brave
Vivaldi (compatible avec extensions Chrome)

Pour créer ses comptes

Beaucoup de site proposent par commodité de créer un compte avec ses identifiants Facebook ou Google. C’est facile mais beaucoup moins sécurisé que d’utiliser une adresse mail personnelle et un mot de passe unique (jamais deux fois le même. Pour s’en souvenir, utiliser un coffre-fort de mots de passes).

Pour faire une recherche sur le web

Évidemment, le champion du monde incontesté des moteurs est Google et depuis de nombreuses années. Il est très rapide et efficace mais conserve en mémoire toutes nos recherches pour les revendre. De grandes administrations publiques et privées ont ainsi le choix d’éviter ce traçage en utilisant d’autres solutions plus respectueuses de notre vie privée.

Qwant (français)
DuckDuckGo (américain)

D’autres moteurs profitent des revenus générés par l’affichage de publicités pendant les recherches (et non après) pour financer des projets durables ou des associations :

org (français)
Ecosia pour planter des arbres

Pour organiser ses rendez-vous

On peut se passer de Google agenda pour organiser tous ses rendez-vous avec des solutions adaptées aux besoins des professionnels :

Zoutch ! (le Doodle du rendez-vous)
Framagenda
Tooltoplan

Pour être moins localisés

En ne laissant pas le GPS de son smartphone allumé en permanence, on évite que Google et Apple de nous traquer continuellement. Donc, quand on n’a pas besoin du GPS, on le désactive (sauf si vous souhaitez vraiment géolocaliser vos photos).

Et si vous avez besoin d’une aide pour vous déplacer, vous pouvez essayer OpenStreetMap

Pour être moins dépendants des réseaux sociaux

Ah, les réseaux sociaux, si pratiques mais si intrusifs dans nos vies. Il faut garder à l’esprit que leur indépendance est devenu un leurre depuis qu’ils sont tous devenus propriété des GAFAM. Facebook, Instagram (appartient à Facebook), Youtube (appartient à Google), Messenger (appartient à Facebook), LinkedIn (appartient à Microsoft), Whatsap (appartient à Facebook) récoltent toutes nos informations et nous bombardent de propositions pour nous garder en connexion.
Sans oublier que tout ce que nous publions sur le net reste sur le net même quand on voudrait le faire disparaitre.
À utiliser en pleine conscience et le plus de contrôle possible.

Pour acheter en ligne

Le confinement nous a fait prendre conscience de l’intérêt de commander sur internet mais aussi de la mainmise d’Amazon sur le commerce (sans parler de conditions de travail critiquables). Les magasins physiques ont développé quand ce n’était pas le cas des solutions de vente en ligne. Le clic & go permet aussi de faire appel à des commerçants locaux avec rapidité.

Pour éviter d’être écoutés

Même s’ils entrent moins dans une utilisation professionnelles, une petite mise en garde sur les assistants vocaux qui se développent depuis peu. D’un fonctionnement intrusif, ils participent à collecter encore plus de données personnelles pour alimenter les bases de Google, Amazon ou Apple.

Conseils utiles

Même si c’est un peu contradictoire venant de cette entreprise, Google permet rapidement de faire un check-up de confidentialité de notre activité sur le web et les applications mobiles. Il y a sûrement des renseignements à prendre en compte et des paramètres à mieux régler.

Un dernier conseil glané chez les anciens responsables de GAFAM nous en dévoilant la face cachée dans l’excellent documentaire Netflix : “Derrière nos écrans de fumée » (que je vous recommande chaudement si vous ne l’avez pas encore vu). Reprenez le contrôle sur vos smartphones et réseaux sociaux : désactivez les notifications.
Vous verrez à quel point vous retrouverez la maîtrise de votre emploi du temps… et de votre cerveau.

Logos des GAFAM
Conclusion

Toutes ces alternatives permettront-elles de répondre à tous vos besoins professionnels ? Techniquement oui mais soyons honnêtes, le partage avec les collaborateurs et surtout les clients peut s’avérer beaucoup plus difficile. Avoir autant d’outils différents sous la main avec son compte Google est évidemment très pratique. Mais la recherche d’une “libération“ des GAFAM est de plus en plus forte et l’offre de plus en plus complète y compris pour les professionnels. Après tout, personne n’est obligé de basculer complètement du jour au lendemain et l’adhésion aux valeurs du libre peut se faire progressivement.
Vous essayez et vous nous racontez vos nouvelles expériences ?

Article rédigé par Jean-Yves Barbedor